Mener une vie moderne tout en vivant l'Évangile

Dans un autre article, je partageais que de cibler son domaine principal nous aide à adresser les autres domaines qui nous tiennent à coeur. On peut aller à fond dans son domaine principal, et le reste tombera en place.

Quel est donc le domaine principal qui m’attire, moi? Je dirais que c’est l’évangile. Aller à fond dans l’évangile, c’est pour moi miser sur ce qui à bon arôme, sur ce qui est bien orienté, sur ce qui est bien ajusté.

Avez-vous déjà vécu un inconfort face à l’une de vos croyances? Vous avez lu au sujet d’une découverte scientifique ou vous avez eu un échange avec quelqu’un tenant de différentes croyances des vôtres, et ça vous a créé un certain malaise. Quand ça nous arrive, on s’aperçoit que nos croyances ont une emprise sur nous. Voyons d’où ça vient tout ça et comment nous pourrons placer nos croyances là où elles sont destinées.

Dans la foi chrétienne, nous entretenons un vaste étalage de croyances. Voici en exemple quelques-unes de nos croyances fondatrices:

• Dieu existe
• Dieu créa l’univers
• Jésus a été crucifié et a été ressuscité des morts
• Jésus est celui qui nous sauve de nos péchés
• Jésus est présent dans l’eucharistie (le pain consacré)
• La Bible est la Parole de Dieu.

Chose intéressante: ces croyances en engendrent d’autres qui sont plus subtiles. Elles se cachent au fond de nos pensées, et apparaissent généralement lorsqu’elles sont mises au défi:

• À moins que Dieu n’existe, ma foi n’aura aucune valeur
• À moins que je n’enseigne à mes enfants au sujet de Jésus, ils perdront la foi
• Seulement la Bible est source de vérité
• Se sont seulement ceux qui proclament Jésus comme leur sauveur qui seront sauvés
• Si j’entretiens une croyance qui n’est pas représentée dans la Bible, je suis sur le mauvais chemin
• Seule la foi peut nous sauver, et non les oeuvres
• Dieu est sûrement bon parce que j’ai prié pour une maison et j’ai obtenu une aubaine
• Soit l’évolution est vraie ou la Bible dit la vérité

Vous voyez tous ces « à moins que », ces « si » et ces « seulement? » Tous, ils pointent à quelque chose de plus profondément ancré en nous, au delà de la croyance elle-même. Ils pointent qu’un modèle mental exerce son influence. Permettez-moi de vous expliquer.

Récemment, je me suis senti coincé. Bien que dans ma vie personnelle je vivais un très bon moment, les options dans ma professionnelle me paraissaient peu nombreuses. J’avais de grandes idées en tête pour le long terme, mais aucune alternative immédiate que je percevais ne semblait valoir le coup. J’ai donc décidé de visiter la littérature des compagnies qui m’ont sembler prendre de bonne décisions.

Dans le monde des agences de design, Teehan+Lax montait en flèche. Elle décrochait d’importants clients et jouissait d’un vent de prospérité. Et pourtant, certains de leur employés de longue date quittaient la compagnie. Comment prétendre que tout aille bien lorsque vos meilleurs joueurs tirent leur révérence? Le constat: on reprochait à Teehan+Lax de ne plus défendre ces convictions fondatrices.

Teehan+Lax a demandé de l’aide pour leur problème de départs d’employés. On leur a recommandé l’exercice Mountains and Valleys, qui a comme objectif d’aider à déceler vos valeur profondes. J’ai suivi cet exercice, et voici de quoi il s’agît.

La vie moderne nous demande d’en faire beaucoup. Pour ceux d’entre-nous qui désirons aller au fond des choses, accepter d’en prendre davantage c’est accepter de rester en surface. Pour tout jongler, il faudrait donc opter pour un état d’équilibre, semblerait-il. N’y aurait-il pas une meilleure option? Existerait-il une façon d’aller en profondeur, et ce, dans tout ce qu’on entreprends?

Quand j’entame une tâche, je cherche à être exhaustif, à être complet dans mon analyse, et je cherche à trouver la meilleure des options. Je préfère bien réfléchir au problème, y trouver le centre, et construire à partir de cet endroit de façon décisive. Ajouter un item à ma liste, donc, c’est comme devoir faire de la place pour une montagne. Êtes-vous un peu ainsi?

Quand on s’absente de notre famille, on peut facilement se culpabiliser, comme si une sortie veut dire qu’on néglige ceux qu’on aime. Il n’est pas nécessaire d’éprouver ce malaise.

Il y a un certain temps, je me sentais vraiment éparpillé, que j’en avais beaucoup à gérer: la famille, le travail, notre implication à l’église, nos amis, et la famille éloignée aussi - les oncles, les tantes. Peut-être es-tu dans une situation similaire, trouvant que tu as trop de balles à jongler, trop d’intérêts à poursuivre.

C’est moche de se sentir ainsi partagé. Et où trouveras-tu le temps de prendre soin de toi dans tout ça? Prendre un temps de pause semble dire qu’il faut que tu renonces à certains engagements afin de te mettre en premier. Quand on le voit sous cet angle-là, on pourrait penser que tu es en concurrence avec tes reponsibilités. Répugnante comme situation, non?

Et ton implication dans de bonnes causes, on en fait quoi? Ces activités te tiennent à coeur, mais puisque maintenant il y a la famille, il faut couper dans ces implications. Forcément, il faudra laisser tomber des gens qui comptent sur ton aide, des gens qui te sont chers.

Puis il y a le travail. Le problème c’est que ça devient beaucoup plus qu’un simple travail. Parfois, c’est un univers complètement séparé, où tu adoptes une nouvelle personnalité et tu y joues un rôle que tu dois abandoner pour revenir au foyer. Ou peut-être que ta situation n’est pas si grave et tu es toi-même au bureau. De toute façon, avouons qu’il est difficile de se donner à fond au boulot tout en mettant la famille en premier.

Sauf que, dans tout ça, il y a bien une chose qui est incontournable: tu auras besoin de t’absenter de la famille à l’occasion. Peut-être devrait-on garder ces sorties au minimum? Peut-être. Et peut-être qu’il y a une façon de savoir quand c’est le bon moment de s’absenter et d’aller dans le monde.