Dieu, cocréateur
Nous ne saurons jamais vraiment si Dieu a touché l’univers. S’il dépasse en maturité même les plus matures d’entre nous, c’était peut-être son intention, dès le début, de rester caché.
Le créateur introuvable
Nous découvrons actuellement bien des choses sur les débuts de l’univers. Bientôt, c’est le fonctionnement du cerveau humain qui sera cartographié. Il devient difficile de défendre que Dieu serait nécessaire pour expliquer quoi que ce soit dans l’univers. À tous les jours, nous comblons les trous de notre compréhension de la vie et de la physique, des trous où jadis Dieu seul était l’occupant. Plus maintenant.
Autrefois, c’était presque une évidence, incontestable même, de pointer vers Dieu pour le rôle du créateur. Actuellement, on s’aperçoit que Dieu ne serait requis pour rien dans les rouages du cosmos. Certainement pas son évolution, ni même ses débuts.
Nous voilà pris à nous demander pourquoi quelqu’un croirait en Dieu. Quelle en serait l’utilité? Il n’y aurait aucun fondement pour soutenir la croyance, aucune preuve raisonnable.
Et pourtant…
Le fonctionnement de l’excellence
Au même instant dans l’histoire, nous découvrons des choses intéressantes sur l’excellence et ce qui nous y amène. Dans les dernières décennies, les chercheurs ont sondés certains des plus remarquables d’entre-nous afin de déceler ce qui les rendaient si spéciaux.
Ces gens sont à la fois compatissant tout en étant délibéré, à la fois songé tout en étant performant, à la fois compétent tout en déléguant avec confiance. Par leur influence, ils font croire à ceux qui les entourent qu’ils n’ont aucune limite à leur croissance, et pourtant, ces leaders sont en plein contrôle de la situation.
On pourrait dire qu’ils sont bien balancés, mais ce ne serait pas le bon qualificatif; ces gens ne sont pas juste un tout petit peu habile dans plusieurs domaines, ils sont très habiles dans des domaines opposés, en même temps. Des paradoxes ambulants, ni plus ni moins. Ils savent éviter le piège de penser en oppositions, ils trouvent des façons d’accomplir des choses opposées.
Ils savent ne pas se laisser piéger par des pré-conceptions ou par des conclusions; ils trouvent des solutions où personne ne regardaient. Ils sont créatifs.
Ceux qui se démarquent par leur excellence ont beaucoup à donner. Ils font les meilleurs superviseurs puisqu’ils vous font sentir comme c’est vous qui êtes le patron, et ensuite s’enlèvent du chemin. Ils installent un climat favorisant l’atteinte des objectifs du groupe et vous permettant de croître, en même temps, comme personne. Ils gèrent et font croître l’ensemble, le tout.
Se rendre à l’excellence
Dans l’ouvrage Leadership agility, Bill Joiner énumère les cinq stages de maturité, décrivant les niveaux dans lesquels les leaders opèrent. Les voici:
Les trois niveaux supérieurs décrivent les stages dans lesquels opèrent nos plus excellents leaders. Ils ont franchis une cloison invisible, un plafond développemental, qui les ont contraints à délaisser leur égo. Au lieu d’accomplir ce que leur égo voudrait déployer, ils accomplissent ce qui doit être fait.
Ils permettent aux autres d’avoir de l’espace pour leurs accomplissements, ils permettent à tous de participer. Ils ne font pas que créer — ils permettent à tous de cocréer.
Le cocréateur 1
En tant que chercheur de Dieu et en tant que croyant, cette échelle de l’excellence pointe vers un sommet, et je reconnais vers qui elle pointe. Après avoir saisi le fonctionnement de ces figures modèles, j’ai commencé à questionner mes propres idées sur Dieu et j’ai tiré de nouveaux parallèles.
Bien entendu, Dieu ne serait pas épris d’un égo, il ne poursuivrait pas son propre agenda et n’agirait pas de façon expéditive. Il ne le pourrait pas s’il serait plus mature que les plus matures d’entre nous.
Ce n’est pas par hasard que Dieu soit aussi caché, selon moi. Malgré qu’il nous est impossible de mesurer ses actions, il m’apparaît évident qu’il ne pourrait les rendre mesurables de toute façon, particulièrement s’il est intéressé à ce qu’on soit libre.
Je ne peux prétendre savoir qu’il y ait un créateur à l’univers (en tout cas pas comme un fait), mais s’il est plus mature que chacun de nous, être un simple créateur serait un bien trop piètre rôle à lui conférer. Je paris qu’il a été le cocréateur de l’univers, dès le début:
La matière s’organise par elle-même. La matière organisée devient une forme simple de vie. La forme simple de vie se développe en organismes complexes. Les organismes complexes se développent en organismes intelligents. Les organismes intelligents développent une spiritualité. La matière spiritualisée recherche l’excellence et le dépassement. La matière spiritualisée admet qu’il n’existe aucune preuve pour Dieu, et pourtant choisit de croire, librement. La matière spiritualisée choisit de participer — de cocréer — à bâtir le Royaume.
Quelle majesté! Quel marque de confiance!
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Dans le diagramme, c’est le stage du Synergiste qui figurait comme le plus élevé. Sans aucun doute, j’avancerais que Dieu serait le plus grand des synergistes, celui qui prend soin de tous et du tout. Je pensais simplement que le terme cocréateur était le terme à retenir, l’évolution principale sur le terme créateur. ↩